Chapitre 2 : Vole jusqu’à la Terre, mon ange

Publié le par Sahada

Le vol d’un ange

 

Rating : R ou M  (Attention cette histoire est un yaoï, c'est-à-dire une relation entre hommes)

 

Disclaimer : Les personnages sont mon unique propriété de même que l’histoire. Cette fanfic est un ‘original’.

 

Auteur : Sahada

 

Beta : Masami

 

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Chapitre 2 : Vole jusqu'à la Terre, mon ange

 

J’ai voulu m’envoler mais je n’ai pas pu, apparemment il y a une protection qui empêche les anges sans autorisation de quitter le Paradis. Je suppose que pour les nouveaux nés c’est une bonne chose mais cela n’arrange pas mes affaires. Je n’ai que quelques heures pour partir, après il sera de nouveau trop tard et en plus ils seront avertis pas le mot, ce serait encore plus difficile voir impossible. Je ne peux pas vraiment demander de l’aide puisque ce que je veux faire est illégal…

 

J’examine l’aire de départ, les anges vont et s’en viennent, ils ont l’air pressé, je vois un postier décoller en direction de la Terre, un ordre de mission sans doute, après tout des anges ont choisi de vivre en permanence sur Terre, je crois que je les comprends, du moins avec ce que je sais de la Terre elle me semble un plus beau Paradis que celui que je côtoie de puis toujours. Pourtant ne dit-on pas que l’herbe paraît toujours plus verte de l’autre côté de la barrière ? J’espère juste que je ne fais pas une bêtise plus grosse que moi. Certes je ne suis pas heureux ici mais rien ne garantit que je serai heureux là bas. De plus je ne pourrai pas reculer… je ne peux pas faire d’erreur, ni d’essai alors j’espère de tout cœur ne pas me tromper.

 

Je vois l’un de mes ‘amis’, enfin, plutôt une connaissance je dirais, mais bon, de son point de vue je crois être son ami. Il va décoller, il porte une sacoche de postier, étrange. C’est alors que je me rappelle qu’il s’agit de son boulot d’étudiant, moi je travaille toujours au ministère des finances et lui à la poste, chacun ses habitudes mais là il va me servir.

 

«  Hé Yan attend » Yannick sursaute et regarde autour de lui, il sourit en me voyant et me fait un grand signe… Plus discret tu meures. Je m’approche en voletant vers lui.

 

« Je peux t’accompagner sur Terre ? J’aimerais bien voir à quoi ça ressemble ? »

 

Il a l’air bien embêté le Yan, bien sûr ce n’est pas très légal mais il peut me faire une fleur non ? Avec tous les travaux que je lui ai passés pour l’école… Je crois qu’il réfléchit à ça aussi car il me fait un petit sourire en me demandant d’être discret. Il me désigne sa seconde sacoche, je crois que j’ai compris… Je la prends et lorsqu’il s’envole pour sa tournée cette fois-là, il n’est pas seul. Il croit que je veux juste voir, il croit que je vais revenir au Paradis après… Il risque d’avoir des surprises mais pour l’instant je suis libre, je goûte enfin à la vraie liberté, celle avec un goût d’interdit.

 

Je suppose qu’il faut de l’entrainement pour voler si longtemps sans souffrir le martyr, mes ailes me font un peu mal, elles me tirent. Portant je m’entrainais souvent à voler, peut-être pas assez. Yan ne semble pas avoir de difficultés lui, je crois qu’avec le nombre de petits boulots qu’il a fait c’est normal, je me demande s’il ne travaillait pas aussi les week-end durant l’année avec son père. Je tente de ne pas montrer ma faiblesse et je continue, battant follement des ailes pour ne pas perdre de l’altitude, ça ferait un peu mauvais genre de s’empaler sur l’église du village…

Un bruit étrange vient à mes oreilles, on dirait le ronronnement d’un moteur, dans le ciel cela est assez inhabituel, les oiseaux volent sans moteur je crois, ou alors c’est une nouvelle race que je ne connais pas. Je vois un truc blanchâtre arriver droit sur nous, Yan me tire le bras et me pousse dans un nuage…Brrrr c’est humide ce truc, je frisonne.

 

«  Je peux savoir qu’est-ce qui te prend ? Et c’est quoi ce truc ? »

Yan me regarde bizarrement. Quoi il a jamais vu un ange ?

 

«  Les humains appellent ça un avion, ça sert à transporter des humains dedans d’un coin à l’autre de la planète en rapide. Ils vont plus vite avec ça qu’en marchant sur le sol. Et on ne peut pas se faire voir par des humains alors… En plus si ce truc nous rentre dedans on fait comme les oiseaux, on s’aplatit sur les vitres ou alors on s’écrase dans les réacteurs et en général on s’en sort pas… Reste juste quelques plumes… Si tu veux faire oreiller c’est ton choix mais pas le mien » 

«  Je vois… Et ce truc il n’évite pas les gens qui se baladent tranquillement dans le ciel ? »

« Laem, les humains se baladent pas dans le ciel avec des plumes au cul »

«  Ah oui évidemment ce sont des humains… »

Le Soleil sécha mes plumes tout au long du voyage, je les sentais s’alourdir un peu moins, c’était plutôt rassurant.

 

«  Au fait, on va arriver dans quelle ville ? »

 

« Euh attend laisse moi réfléchir… En tenant compte de notre vitesse et de celle du vent… On va survoler Paris, on fera une pause à la Tour Eiffel, la pointe est recouverte de Paraboles… Je te dis pas les ondes… Ca fait un mal de chien mais bon on n’a pas trop le choix… On prend un encas là bas et on vole sans halte jusqu’à Bruxelles. C’est là que je dois aller porter ma lettre puis après on rentre par le même chemin »

 

« Euh à ce propos… Tu as remarqué que j’ai des bagages je suppose… Ecoute je rentre pas avec toi, je reste là bas mais dis rien à mes parents, ok ? Savent juste que je suis parti, savent pas où mais leur dit rien »

 

«  M’en doutait un peu remarque mais… Je vais pas savoir mentir des lustres tu sais, suis pas bon à ça… Je peux rien te garantir mais vais essayer vieux »

 

«  C’est ce qui compte, merci t’es sympa »

J’aurai peut-être dû le considérer comme un ami, maintenant il est trop tard. Dommage ça aurait pu être sympa… Mais je ne peux pas lui dire où je serai, ce sera trop dangereux.

 

«  Tu peux me décrire un peu la Terre ? »

 

«  Ben tu sais j’évite de me montrer en général alors je connais pas grand-chose, les bâtiments sont assez étranges et ils ferment toujours leurs fenêtres alors faut pas tenter de rentrer par là… Se prendre une vitre en pleine face ça fait mal, crois en mon expérience. Les humains roulent dans des caisses de métal sur quatre roues, ça fait du bruit, ça pue mais ça va vite par contre si tu traverses fais gaffe. Si rouge tu as une chance de survivre, si vert t’es mort. Ah oui montre pas tes ailes devant un humain, en général plus ils sont vieux plus ils sont cons et plus ils meurent vite, crise cardiaque on appelle ça. Mais je suppose que ce détail t’étais au courant, non ? On le dit dans les livres »

 

«  D’accord je ferai attention, je tiens pas non plus à devenir une cible vivante pour les instances célestes »

 

Ils continuèrent leur épopée et arrivèrent en vue des premières lumières de la ville.

 

«  C’est beau » Souffla Laem

 

Yan ne répondit pas marmonnant juste un ça fait toujours ça la première fois. Laem n’y prêta pas attention et ouvrait de grands yeux. * C’est donc ça une ville ? C’est beau, le coucher de Soleil aussi… Je crois que je pourrais admirer cette beauté durant des heures *

Ils ne pouvaient pas voler bas, les gens sortaient tard le soir sur Paris… En plus la France jouait ce soir là, si les français gagnaient le match ce serait massacre. (1) Ils se posèrent dans une ruelle déserte, assez sale… horrible. Laem fronça le nez de dégoût et suivit Yan sans discuter et surtout sans ouvrir la bouche, il n’était pas fou non plus, il n’avait vraiment pas envie de mourir asphyxié. Les humains étaient-ils tous aussi peu respectueux des autres ?

 

Ils se joignirent à la foule des Champs Elysées, Yan ne cessant de palabrer sur les beautés de la ville. C’était intéressant cinq minutes mais à la longue… Laem avait complètement décroché et ne faisait plus du tout attention à ce que disait son compagnon.

* Mes parents doivent être rentrés maintenant… En gros les recherches ont commencé… J’aimerais bien voir la tête de mon père… Ma mère doit être morte de peur… Ah mon avis elle est déjà partie voir à la morgue ! Enfin la morgue je me comprends… Plutôt la salle du Grand Livre, où les noms des anges disparus sont notés, ceux qui sont retournés au néant pour telle ou telle raison, souvent un meurtre d’un démon ou d’un supérieur mécontent… Ou d’un détraqué d’humain qui à prit un ange pour un colvert… Tir à la carabine… Quand même, pauvre Cupidon, c’est pas une fin ça…. Quoique, il a été vite remplacé… maintenant ils portent des casques je crois *

 

«  Dis tu m’écoutes ? »

 

«  Humm ? Oui oui t’inquiètes. On fait comment pour aller jusqu’en haut de la Tour machin sans se faire voir ? »

 

«  Tour Eiffel ! Ben on prend l’ascenseur et au dernier étage on saute… »

 

«  Ok mais à cette heure-ci c’est pas fermé et/ou payant ? Et franchement pas discret non plus avec ceux qui filment, ceux qui font des photos… »

 

« Ben on a le pass… Un ange est à la caisse donc on montre le pass ANGE et c’est bon, pour ça aucun problème. Et puis c’est tellement haut, même le zoom il permet pas de différencier un ange d’une colombe à cette distance »

 

«  Si tu le dis… Je pensais pas avoir la tête d’une colombe de Dieu le père mais bon »

 

Effectivement ils purent accéder à l’ascenseur sans plus de problème que des gens criant au scandale ou aux resquilleurs parce qu’ils ne devaient pas faire la file… mais les gens sont les mêmes partout, que ce soit en Enfer, au Paradis ou sur Terre, quand ils sont bloqués dans la file que quelqu’un passe devant eux comme une fleur avec un pass ben… Ca passe pas.

Laem eut un sourire narquois et continua à suivre Yan comme un bon chien chien à sa mémère… Il détestait ça mais il n’avait pas trop le choix. Arrivés au dernier étage ils durent attendre une demi-heure avant de pouvoir plonger dans le vide sans risquer de heurter la sensibilité d’un humain. Ils arrivèrent enfin au sommet, le bruit des ondes était vraiment horrible et lui retournait toutes les plumes mais c’était quand même un bon moyen de se reposer… D’attraper un mal de tête carabiné aussi mais bon on ne peut pas tout avoir. Ils mangèrent un petit sandwich sur le pouce et redécollèrent. La nuit était maintenant totalement tombée, ils seraient à Bruxelles dans deux heures, peut être moins s’ils avaient de la chance.

 

Ils luttèrent contre un vent assez froid et violent durant une bonne heure et demie, un vent contraire. Ils avaient pris du retard mais ils arriveraient quand même avant la fin de la nuit, de ça ils en étaient sûrs. En voyant les lueurs de Bruxelles trembloter dans le lointain Yan laissa échapper un sourire de soulagement.

 

«  C’est pas que ça devenait dur mais c’est tout comme, j’ai les ailes en compote mon pote »

 

«  Je préfère ne rien dire… ça vaut mieux sinon j’imite la crêpe Suzette »

 

Ils se posèrent à l’ombre d’un réverbère brisé et replièrent leurs ailes après les avoir ébrouées. Yan regarda Laem quelques instants sans rien dire puis finalement il ouvrit la bouche.

 

«  Ecoute c’est ici que nos chemins se séparent, rappelle toi quand même de te trouver un nouveau nom ou au moins un nom de famille, les humains en ont eux, avec une carte d’identité mais ça tu as appris comment les faire à l’académie, je crois que tu avais l’option non ? » (2)

 

«  Oui, j’ai réussi mon diplôme d’invocations diplomatiques avec mention. Vais m’en sortir va, t’inquiètes pas » Il lui fit un petit sourire. «  C’est mon rêve après tout »

 

«  Oui c’est ton rêve, mais tu vas y arriver tout seul ? Ici tu n’auras pas d’aide, personne ne sait que tu es là et tu ne connais pas ce monde à part ce que je t’ai dit pendant le voyage, c’est assez maigre comme savoir »

 

«  T’inquiètes pas pour moi, je m’en sortirai, je m’en sors toujours, allez vole, disparais. Tu as une mission après tout »

 

Yan me fit un petit sourire et déployant ses ailes à nouveau il eut un dernier regard vers moi. Même si nous n’étions pas proche je savais qu’il lui en coutait de me laisser là, seul. Il me serra dans ses bras à m’en étouffer, je ne compris d’abord pas mais cette étreinte réchauffait un peu mon cœur. Il me souffla à l’oreille : « N’oublie pas d’où tu viens ni qui tu es, n’oublies pas ton monde » Puis il s’envola. Je vis ses plumes blanches devenir un simple point dans le ciel. J’étais pour la première fois véritablement seul dans un monde que je ne connaissais pas. Soudain je ressentis de la peur. Qu’avais-je donc fait ? Je me repris, je n’avais pas le doit de paniquer, je n’en avais jamais eu le droit, je n’avais pas envie de le prendre alors que j’étais enfin libre, je pouvais enfin goûter une vie normale, une vie d’humain, et je n’allais surement pas m’en priver. Il était trop tard pour reculer alors, pourquoi ne pas aller de l’avant ?

(à suivre)

 

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(1) Ndm : bon, ben va pas y avoir de massacre :D
     Nda : je le savais pas à l’époque snif Quelle tristesse quand même !

(2) Ndm : c’est cool cette école, y’a même une option faussaire… j’espère qu’il a pas loupé le chapitre sur les euros :D
     Nda : Je parlais des papiers diplomatiques : P  quoi que… peut être qu’il y avait l’option imprimerie lol
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